Le Petit Albert est une pièce de théâtre d’après une très libre adaptation de la nouvelle de Jack London (1914) Told in the drooling ward, (Récit dans la salle des baveux). Créé et interprété par l’acteur Jean Marie Frin, cette pièce a déjà été jouée plus de mille fois.

« Sorte de joyeuse dérive de la langue française, Il s’est agi essentiellement d’inventer un langage qui restitue les « sautes » de pensée du personnage et de le rendre plausible théâtralement…. (cette pièce) Il fallait la « parler ». Dans sa joyeuse exubérance, Tom , son protagoniste, torture en toute innocence, comme les enfants, le vocabulaire, réinvente et s’approprie les mots en les déformant, bouscule allègrement la syntaxe et plie ainsi la langue à ses propres besoins vitaux.(...) Tom a entre 25 et 85 ans… ».

Sous la direction de Jean Marie Frin, reprenant le texte adaptation dont il est l’auteur, PETIT(E) ALBERT(E) se glissera dans ses souliers, ses décors et ses mots pour une reprise et réinterprétation.

Transmission, transformation, réappropriation au féminin d’une figure aussi ludique et que délicate.

Anna Ventura Natsuki s’emploiera à reprendre cette pièce avec sa voix, son corps et les technologies du son. Oratorio gestuel, danseuse ventriloque exploitant les ressources sonores du temps réel, gambadant allègrement entre les genres, les âges et les espèces.



Jean-Marie Frin a su donner à Tom la fragilité terrible des gamins mal vieillis, cette fringale d’amour fou qui rend incapable de devenir indépendant, adulte, grand... Son Tom, c’est un peu chacun de nous en plus tendre et plus généreux. Face à cette éblouissante performance d’acteur, le public, d’abord amusé, puis violenté, récupère insidieusement une partie non avouée de lui-même, cette partie mystérieuse et trouble qui aurait pu le faire sauter de l’autre coté...

Fabienne Pascaud - Télérama