Imprégnés des textes de Marechal, Tom Waits, Lilian Thuram, Virginie Despentes... les distillant d’après le principe surréaliste du «cadavre exquis» ou s’étiolant dans des échanges type « bouche-à-oreille » déformé, la chorégraphe et danseuse Anna Ventura et l’acteur Jean Marie Frin s’affronteront dans une joute musclée, match de ping-pong verbal, mise en abyme par des procédures numériques démultiplicatrices du son et de l’image, un pas de deux de corps, de mots et d’images, interrogeant au travers de perspectives multiples la question féminine, l’accès a la connaissance, la discrimination et la censure.


Imagerie collective remixée avec humeur, intransigeance et désir d’élévation l’Effet King Kong mettra en scène un pas de deux insolent, à l’iconographie virevoltante, convoquant l’imagerie des antihéros des bandes dessinées, des anges déchus, du fétichisme, des mangas et autres mythologies contemporaines.


« King Kong comme un raccourci imagé pour exprimer l’iniquité. Référence cinématographique, populaire - le cinéma d’aventure grand public - avant de devenir culte, le film de Merian C. Cooper, King Kong, propose une répartition des rôles mâle – femelle, représentatifs d’une époque, d’une civilisation et d’un mode de pensée. Ici les genres sont exprimés par les dialogues de ses protagonistes : lui « grrrrr ! » ; elle « ahhhhh ! » Ces onomatopées gutturales ont pour moi l’attrait d’émanations corporelles expressives, assez explicites pour pouvoir se passer de traduction ; tout comme le geste.
Par ricochet, un parallèle s’ouvre avec le film de Cocteau « La Belle et la Bête » ; mais ici sophistication, onirisme surréaliste, et l’ « exquisitude » , fournissent le cadre à l’action. Confrontation intéressante de deux films mythiques du 7ème art pour un postulat contre l’ iniquité. A.V.N. »